Quelles précautions pour installer une pompe à chaleur en copropriété ?

Par Sylvain ZaffiniPictograme d'une horlogeMis à jour le

Pompe à chaleur installée en copropriété

Installer une pompe à chaleur en copropriété est possible et même vivement conseillé, notamment pour les logements ayant un chauffage central. Toutefois, cette installation, qu’elle soit centrale ou propre à chaque propriétaire, nécessite plus de précautions que celles appliquées à une PAC installée en logement individuel. Dans cet article nous détaillons les éléments auxquels vous devrez prêter attention lors de la réalisation de votre projet.

Quelles sont les pompes à chaleur qu’une copropriété pavillonnaire peut utiliser ?

Il existe plusieurs types de pompes à chaleur, qui répondent à des fonctionnements divers et offrent différentes performances. Si presque tous les types de pompe à chaleur peuvent être installés en copropriété, tous ne peuvent pas s’adapter à toutes les situations. Il faut donc choisir, avec un chauffagiste expérimenté, la PAC la plus appropriée à votre situation.

Les pompes à chaleur air-eau

Les pompes à chaleur en copropriété sont le plus fréquemment de type air-eau. Il s’agit de pompes à chaleur qui puisent les calories dans l’air ambiant afin de réchauffer le circuit hydraulique du logement.

Ces PAC ont des avantages très prisés des particuliers :

  • Elles offrent d’excellentes performances (jusqu’à -15°C).
  • Elles donnent accès aux aides de l’état.
  • Elles peuvent remplacer une chaudière gaz ou fioul sans travaux annexes.
  • Leur installation est peu intrusive pour le voisinage.

Les pavillons situés dans des copropriétés sont souvent équipés de ces pompes à chaleur qui sont véritablement le mode de chauffage le plus moderne et le plus populaire actuellement.

Il convient en revanche de prendre des précautions pour limiter les nuisances sonores de la pompe à chaleur au niveau de son groupe extérieur, notamment si les voisins sont très proches.

Les pompes à chaleur air-air

Si vous souhaitez installer une pompe à chaleur en limitant les travaux de plomberie, vous pouvez vous orienter vers une PAC air-air. Ces modèles sont moins onéreux que les versions air-eau, mais offrent des performances nettement inférieures.

Ces PAC sont composées d’un groupe extérieur qui récupère la chaleur extérieure et d’unités intérieures soufflantes. Le chauffage est donc effectué par un brassage d’air chaud dans chaque pièce du logement. Même s’il faut installer chaque unité intérieure avec les indispensables liaisons frigo, les travaux de plomberie sont limités et on ne doit pas poser de tuyaux en pied de murs.

On recommande d’installer une pompe à chaleur air-air pour les logements très bien isolés, de petite surface, ou situés dans une région relativement chaude. Une pompe à chaleur air-air peut en outre offrir un véritablement fonctionnement réversible et donc climatiser le logement durant l’été.

Notez également que les PAC air-air ne bénéficiant d’aucune aide des pouvoirs publics.

Les PAC géothermiques

Enfin, selon votre copropriété, une pompe à chaleur géothermique peut être envisagée. Les PAC géothermiques peuvent fonctionner en puisant les calories du sol, ou d’un volume d’eau souterrain, on parle alors de PAC eau-eau.

Ces PAC sont les moins fréquentes en copropriété car elles requièrent un forage ou une excavation du sol. Des travaux lourds qui ne sont généralement pas aisés à réaliser en copropriété.

Toutefois, si la configuration de votre copropriété le permet, ces pompes à chaleur sont les plus performantes et les plus durables, et, bien qu’elles soient les plus onéreuses, elles sont les mieux subventionnées.

Les PAC géothermiques s’intègrent également en lieu et place d’une ancienne chaudière et réutilisent les radiateurs de l’installation. Il s’agit donc d’un investissement judicieux si l’accès au terrain, et si le sous-sol le permettent.

Pompe à chaleur en immeuble collectif : Quelles solutions ?

Installer une pompe à chaleur dans un immeuble collectif ancien ou même récent est une entreprise plus complexe. Les travaux restent toujours possibles, mais il est important de les moduler afin de respecter les contraintes liées à l’installation en immeuble. On ne pourra par exemple généralement pas installer de pompe à chaleur géothermique dans un immeuble.

Les pompes à chaleur individuelles pour des appartements en copropriété

Les pompes à chaleur pour les appartements en copropriété sont le plus souvent des systèmes individuels identiques à ceux installés en copropriété pavillonnaire.

On pourra ainsi avoir recours à une pompe à chaleur air-eau si le logement est pourvu d’un espace extérieur suffisant. Il faut en effet installer le groupe extérieur, volumineux si la puissance souhaitée est importante, dans un espace ouvert favorisant la circulation de l’air.

On a toutefois le plus souvent recours à une pompe à chaleur air-air, en raison de son faible encombrement et de sa facilité d’implantation en immeuble. Les nuisances sonores d’une pompe à chaleur air-air sont toutefois comparables à celles d’une PAC air-eau, aussi, les mêmes précautions s’appliquent en ce domaine.

Les pompes à chaleur en immeuble collectif ancien sont le plus fréquemment destinées à remplacer une ancienne chaudière gaz ou un ancien chauffage central. Le réseau hydraulique et les émetteurs sont donc déjà présents dans le logement. Le plus souvent le chauffagiste parvient à réutiliser ces radiateurs et à implanter la PAC correctement dans une pièce technique du logement.

Pour les studios ou les appartements de petites surfaces on peut toutefois privilégier une PAC air-air, plus rapide et aisé à installer.

Les pompes à chaleur centrales en immeuble collectif

Si vous êtes en charge d’un immeuble dont les habitants souhaitent bénéficier d’un chauffage central, sachez que vous pouvez envisager une pompe à chaleur collective. Ces pompes à chaleur pour immeubles collectifs sont des équipements très puissants qui peuvent chauffer tous les logements d’un immeuble.

Pour parvenir à ce tour de force technique on peut recourir à 2 types de systèmes :

  1. Une seule PAC très puissante : Ce système convient aux petits immeubles ou aux bâtiments bénéficiant d’une isolation exemplaire. Les installations sont généralement volumineuses et on utilise le plus souvent des PAC air-eau.
  2. Une cascade de PAC : L’idée est d’associer de nombreuses pompes à chaleur air-eau de puissances classiques afin de bénéficier d‘une puissance cumulée très élevée. Avec ce système on peut chauffer de nombreux logements et bénéficier d’un fonctionnement modulaire, voire extensible. Les coûts d’entretien sont toutefois plus élevés.

Pompe à chaleur pour un immeuble collectif

Les autorisations nécessaires pour installer une PAC en copropriété

Pour installer une pompe à chaleur en copropriété des autorisations sont nécessaires et doivent être formulées par l’assemblée générale des copropriétaires.

Il s’agit le plus souvent d’obtenir une autorisation d’installation en un emplacement précis de la parcelle concernée. Il faut obtenir cette autorisation si l’on souhaite poser un groupe extérieur sur un balcon, une terrasse ou un jardin.

Si cette autorisation est généralement une formalité, elle peut s’avérer problématique en cas de voisinage difficile ou si le groupe extérieur de la PAC est très porche d’un espace habité du voisinage. Nous le verrons juste après, les nuisances sonores peuvent être non négligeables.

En outre la pose d’un groupe extérieur en façade peut nécessiter une autorisation supplémentaire, de la mairie, car ces travaux peuvent être perçus comme une modification de la façade par les pouvoirs publics.

Comment éviter les nuisances sonores d’une pompe à chaleur en copropriété ?

Le principal obstacle à l’installation d’une pompe à chaleur en copropriété est le bruit. En effet, les nuisances sonores d’une pompe à chaleur de mauvaise qualité peuvent créer des problèmes de voisinage ou même pousser l’assemblée générale à refuser l’installation de la pompe à chaleur dans la copropriété.

Il existe toutefois des solutions techniques pour réduire les nuisances sonores liées à une pompe à chaleur :

  • Installer une PAC de bonne qualité, avec des composants sélectionnés par le fabricant afin de générer le moins de bruit possible.
  • Bien orienter la PAC, de manière à ne gêner personne.
  • Utiliser des supports avec plots antivibratiles.
  • Prévoir un cache esthétique et acoustique.

Pompe à chaleur en immeuble collectif ancien : Une bonne idée ?

L’installation d’une pompe à chaleur dans un immeuble collectif ancien est un projet qui se popularise en raison des initiatives administratives et de la hausse du prix de l’énergie. Toutefois, les immeubles anciens sont des constructions où l’intégration d’une PAC ne peut pas s’effectuer n’importe comment. Il convient donc de bien préparer le projet à l’avance.

La PAC, un moyen de chauffage économique, mais pas magique

Les pompes à chaleur constituent le mode de chauffage le plus performant et le plus prometteur actuellement. Elles sont économiques, performantes, durables, rapides à installer et polyvalentes. Elles ne sont toutefois pas magiques. Une PAC doit ainsi être mise en relation avec le reste de la construction et doit s’intégrer dans un processus énergétique et thermique global, holistique.

De plus, l’installation d’une PAC n’a pas toujours de sens. Par exemple, installer une pompe à chaleur dans un immeuble collectif ancien dont la chaudière au gaz a moins de 10 ans est une aberration. Tant pour une situation de chauffage central que de chauffage individuel, si une chaudière gaz récente est installée et fonctionne parfaitement, il n’y a aucune raison de la remplacer par une PAC.

L’isolation par l’extérieur en copropriété, l’allié indispensable d’une PAC

On voit trop souvent des logements recevoir une PAC toute neuve alors que la construction dans son ensemble est une passoire thermique. Il s’agit d’un contresens technique.

Une pompe à chaleur dans un immeuble collectif ancien, comme dans une villa, doit intervenir au sein d’une enveloppe thermique raisonnablement performante. Si votre construction est très énergivore, mais ne possède pas d’isolation (ou une isolation de plus de 50 ans) il vaut mieux faire poser une ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur) en premier lieu. On pourra ainsi par la suite installer une PAC de très faible puissance et très peu coûteuse.

Changer les fenêtres anciennes pour renforcer l’enveloppe thermique

La réflexion sur l’isolation est également à reprendre pour les fenêtres avec, toutefois, une priorité moindre. En effet, un logement pourvu de fenêtres à simple vitrage perd beaucoup de chaleur par ses ouvertures. Des pertes qu’il faut compenser par une PAC de puissance élevée.

En prenant le soin de faire remplacer ses fenêtres par des menuiseries double vitrage modernes, on peut faire baisser la facture de la PAC de sa consommation très nettement. Il s’agit donc là aussi d’un projet qui doit être bien réfléchi à l’avance et qui doit assumer sa globalité.

Combien vos travaux vont-ils coûter ?